Je me suis laissé quelques jours afin de prendre un peu de recul (tout relatif) sur les résultats de ce deuxième tour des élections municipales. Je vous livre donc ici quelques éléments de réflexion.
Le contexte :
Comment ne pas occulter le contexte très particulier qui à entouré cette période d’élection. La grave crise sanitaire a fortement perturbée le déroulement normal de cette période. Ce rendez-vous démocratique local est pourtant très attendu par les Français. Rappelons que de nombreux sondages placent toujours le Maire comme le personnage politique que les Français préfèrent et estiment.
Je me suis déjà prononcé publiquement sur la décision prise par le Président MACRON de vouloir, à tout prix tenir cette échéance démocratique. Je pense qu’il aurait été mieux de reporter de quelques mois ces élections et de prolonger d’autant les mandats des élus précédents. Qu’importe, la décision a été prise. Le premier tour a forcément contribué à la diffusion du Corona Virus et plusieurs témoignages relatent des contaminations sur le personnel politique mobilisés à la tenue des bureaux de vote.
La peur au ventre, de nombreux citoyens ne ce sont donc pas rendus dans les bureaux pour s’exprimer. L’élection municipales est pourtant une élection qui de manière générale réalise des niveaux de participation honorable. Le second tour décalé dans le temps n’a pas du tout été propice à une campagne électorale classique. Les règles sanitaires empêchant la tenue de réunion, cela n’a pas été de nature à permettre la diffusion des idées et l’animation du débat démocratique. Le virus étant toujours présent, la participation au deuxième tour à été très faible.
Une participation trop faible …
Tout ceci pose une vraie question sur la légitimité de ces élections car c’est seulement une infime part de la population qui s’est exprimée. La grand perdant est notre démocratie qui s’en trouve donc affaiblie. L’élection municipale représente pourtant un temps fort. Alors que ce rendez-vous démocratique devrait avoir l’effet d’un stimuli démocratique, c’est tout le contraire qui s’est produit. Nous ressortons de cette période avec l’immense constat que le fossé entre les citoyens et leurs représentants politiques s’est encore agrandi.
Et les résultats …
Force est de constater que la cause écologique a considérablement progressé lors de ces élections municipales. J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer ici la thématique écologique et sa diffusion dans l’opinion. Il est positif de constater que tout ceci s’est traduit dans les urnes par un vote en faveur de la cause écologique.
Plusieurs grandes villes sont dirigées par des équipes dont les projets sont tournés vers ces thématiques. Là ou la gauche dans toute sa largeur a réussi à se regrouper avec les écologistes, la victoire a été rendue possible. Les projets portés par ces équipes intègrent une sorte d’alliance écologie et solidarité qui résonne positivement en ces temps de crise sanitaire, de crise écologique et économique. Ceci à particulièrement parlé aux citoyens. Il faut s’en réjouir.
Voyons un peu plus loin que ces élections municipales …
La République en Marche n’arrive pas à s’enraciner localement. Tout ceci semble confirmer que cette formation politique n’était qu’un accident (grave) de la vie démocratique française. J’imagine qu’à très brève échéance, un traditionnel schéma Droite / Ecolo Gauche structurera le paysage politique français.
J’ose espérer que ces résultats ouvrent une sorte de nouvel ère politique. La sensation de confiscation démocratique dictée par un choix entre le gauche où l’extrême droite, ou la fois d’après entre la droite ou l’extrême droite ne semble plus être le schéma obligé. Une autre voix s’ouvre et laisse entrevoir d’autres possibilités pour l’avenir.
Mais revenons sur nos villes et sur ces élections municipales. La crise climatique criante est bien présente et c’est justement dans nos territoires qu’il est possible de porter des dynamiques ambitieuses et vertueuses. L’objectif est de changer les choses, les habitudes. Nous avons encore 10 ans pour faire des choses et tenter de rattraper une situation bien délicate. Les communes et les intercommunalités portent des compétences et des politiques nombreuses qui peuvent avoir un fort impact sur l’environnement. L’échelon local doit avoir un rôle important dans le changement des mentalités. Des expériences réussies comme à Grenoble avec Eric PIOLLE doivent pouvoir se dupliquer dans beaucoup d’autres communes dans un saine émulation positive.
Et pour conclure …
Tout ceci devrait pouvoir faire avancer la cause de la nature et son respect. L’arrivée de nouvelles têtes dans ces exécutifs devrait pouvoir insuffler une autre idée de la politique. La tâche est immense, les causes sont bien identifiées. Je souhaite à ces nouveaux élu(e)s de sensibilité gauche / écologique un plein succès. Le citoyen que je suis observe, reste mobilisé et particulièrement vigilant. Au travail, l’urgence est à nos portes !
5 commentaires
il n’y a pas beaucoup de nouvelles têtes. On prend les mêmes qui été ,comment dirais-je éjectées ou licenciées et elles reparaissent dans un nouveau gouvernement Donc on est toujours dans le même conflit sans une issue en perspective.
Bonjour. Je suis d’accord pour le gouvernement. L’on assiste à un recyclage permanent …
je ne sais pas si à la suite des élections mais de nouveaux cas mortels de covid 19, sont réapparus depuis ce week-end et je pense que ce n’est qu’un début … Gare à la rentrée! préparez vos masques