La légitimité des élections municipales …

Les élections municipales ont été perturbées. Le confinement se poursuit encore pour quelques semaines. Face à cette crise sanitaire mondiale, il est primordiale de se préserver. Mes vœux de soutien et de réconfort accompagnent celles et ceux qui souffrent actuellement. N’oublions surtout pas celles et ceux qui sont mobilisés : personnels soignants dans les hôpitaux et dans les EHPAD, force de police, pompiers, caissières, ouvriers, transporteurs, agriculteurs, …

Vraisemblablement, la levée progressive de ce confinement arrivera peut être début mai … En attendant, l’unité nationale est de mise pour combattre efficacement ce fléau qui nous touche tous. Le temps viendra où il faudra faire une analyse exhaustive de la situation, de ses causes et surtout de ses conséquences. Nos modèles de développement devront obligatoirement évoluer … Je voulais tout de même revenir sur ce premier tour des élections municipales bien chaotique.

Quels sont les faits ?

Les élus de nos communes sont en général renouvelés tous les 6 ans. Les dates de ces élections locales étaient prévues les 15 et 22 mars 2020. En général ce scrutin passionne les Françaises et les Français.  Il touche directement aux hommes et aux femmes qui administrent leurs communes et leurs quotidiens. Le Maire est un personnage local estimé car proche du quotidien des citoyens. L’abstention le 15 mars dernier a été évaluée à 55,36% soit 20 points de plus que lors des élections précédentes …

Comment en sommes nous arrivés à ceci ?

Une succession d’événements a littéralement dissuadé les Françaises et les Français de se rendre dans les bureaux de vote. En effet, jusqu’aux derniers moments la semaine qui précédait l’élection a été source de questionnements multiples et justifiés sur la tenue du scrutin.

Confronté à un épisode sanitaire grave avec l’arrivée progressive des premiers cas de Corona virus en France, les autorités politiques ont fait preuve d’hésitations multiples sur ce sujet. Il fallait trancher au regard de la situation exceptionnelle et reporter ce rendez-vous démocratique.

Une succession d’annonces …

Le mercredi 12 mars, le Président annonce la fermeture obligée des écoles, universités, … A partir de là, le questionnement légitime de tous s’accélère au sujet de ces élections. Les avis divergent : pour les uns il faut maintenir et pour les autres le risque est trop élevé. Décision est finalement prise de maintenir ces élections avec la mise en place dans l’urgence de règles sanitaires et d’organisation des votes qui ne seront pas respectés dans certaines communes …

Le comble est le discours alarmiste du Premier Ministre le samedi 14 mars vers 20 heures. Il annonce la fermeture des bars, lieux recevant du public à minuit … L’impact dans l’opinion est terrible.  Si la décision est incontestable (bien que sûrement trop tardive) elle achèvera dans la tête d’un grand nombre d’électeurs de précipiter leur décision. Ils ne se rendront pas le lendemain dans les bureaux de vote pour l’élection municipale.

Le dimanche des élections est bien calme …

Dans des bureaux de vote plus ou moins bien organisés pour respecter la précaution sanitaire, ce n’est pas du tout l’affluence. Par contre, les personnes mobilisées pour tenir les bureaux se retrouvent directement exposées au virus et à des risques important de contamination. C’est un véritable scandale. Nous apprendrons par la suite le décès de plusieurs de ces soldats de la République pourtant mobilisés pour que vive la démocratie …

L’abstention est record car la peur d’être exposé au virus est légitime. Dans ma famille, plusieurs de mes proches qui ne loupent par principe démocratique aucun scrutin restent pourtant ce jour à la maison. La participation sera ce dimanche là, à un niveau particulièrement bas. A 20 heures sur les grandes chaînes chargées habituellement de décortiquer les scrutins, les médecins volent avec justesse la vedette aux politiques …

Les résultats de ces élections …

Légitimement, quel crédit apporter aux résultats de ces élections avec un si faible niveau de participation. La fin de la campagne sur les derniers jours a été éclipsée justement par la grave problématique sanitaire du moment. Ceci a privé les indéci(e)s de précieuses informations leurs permettant de faire leurs choix. Celles et ceux élus au soir de ce premier tour sont pourtant proclamés gagnants et élus.  Mais ils ne représentent qu’une infime partie des votants …

Et la suite …

La question de la tenue du second tour de l’élection municipale la semaine suivante s’éloigne pour finir par être, peut être reportée en juin … Si celui ci ne peut se tenir en juin, l’élection sera tout bonnement annulée. Les constitutionnalistes pourtant à l’aise sur ces sujets sont plutôt inaudibles.  La situation sanitaire est le sujet central chez les médias.

Je me prononce favorablement pour cette annulation. J’ai des doutes sur la légitimité de cette élection pour des élu(e)s qui devront nous représenter sur les 6 prochaines années. Ils représentent pourtant une si faible frange de la population. Il faut rejouer cette partie quand la situation sera redevenue normale et sans risque. Cela paraît si juste pour celles et ceux qui ont été empêchés ce jour là.

Je témoigne de mon soutien à celles et ceux qui restent aux responsabilités dans leurs communes autant que nécessaire. Pour la plupart ils traversent avec responsabilité et solidarité cette grave crise dans le souci constant de l’intérêt général.