J’ai déjà parlé ici de ce qu’est le Flygskam, où la honte de prendre l’avion en se rabattant plutôt sur les trains, une tendance sociétale venant de Suède, voici un nouveau courant en provenance directe de ce pays nordique, le Köpskam.
D’ou vient cette tendance ?
Le pays de Greta THUNBERG est particulièrement réputé pour être carrément en avance sur la question climatique. Les effets du Flygstam sont déjà chiffrés. En conséquence directe, un impact de -4,4% dans les réservations d’avion constaté dans les aéroports du pays au bénéfice d’un développement croissant de l’utilisation du train. Ceci témoigne que le concept se diffuse dans la société Suédoise. L’on peut simplement généraliser cette prise de conscience avancée dans toute la Scandinavie pour les questions liées à l’environnement avec des actions très concrètes sur nos modes de consommation et ici le déplacement.
Mais de quoi parle t’on avec le Köpskam ?
Mais pour revenir à notre fameux Flygstam, il est nécessaire d’expliquer ici cette tendance émergente qui témoigne pour les consommateurs d’une honte certaine de consommer en particulier des vêtements.
Nous en avons effectivement plein nos armoires ; nous croulons sous les fringues et pourtant nous regardons encore les vitrines et les rayonnages des magasins. La « fast fashion » liée à la mode et à l’éternel renouvellement des collections et des tendances impose un rythme effréné à l’industrie du textile qui figure parmi une des plus polluante de la planète. Bien évidement nos cerveaux vitaminés à l’image suivent eux aussi cette tendance consumériste …
Un impact terrible sur notre environnement …
La production des matières premières, leurs transformations nécessitent des quantités très importantes d’eau, d’engrais et de produits pétroliers. Que dire des teintures et autres colorants ? Qu’ils dégradent la qualité des eaux. L’impact du transport est bien entendu fort. En terme de pollution très importante par exemple de la livraison des pays à bas coût où les fabrications s’opèrent vers nos magasins …
Et sur l’homme …
Que dire des conditions de travail de ces dizaines de milliers d’ouvriers exploités de part le monde pour fabriquer les vêtements griffés par les grandes marques ? L’effondrement dramatique de l’usine du Rana Plaza sur les ouvriers textiles est encore dans nos têtes. Que dire des enfants exploités pour fabriquer nos habits alors que ces derniers seraient mieux sur les bancs des écoles locales ?
Que faire alors pour diminuer notre impact vestimentaire ?
Cette tendance nous oblige à ouvrir les yeux sur nos habitudes vestimentaires. Des nouveaux modèles émergent doucement : le marché de l’occasion semble énormément se développer. Qui n’as pas dans son entourage des vendeurs ou acheteurs de fringues déposées ou glanées sur le site Vinted par hasard ? Dans les quartiers, on assiste doucement au retour des bonnes vielles bourses aux vêtements qui existaient dans notre enfance. Le marché de la seconde main à des beaux jours devant lui. Pourquoi ne pas aller faire un tour dans les friperies locales qui ré-apparaissent ?
L’on peut aussi essayer de chercher des fabricants plus proches mais cette industrie est devenue quasiment inexistante en France … La mondialisation a eu raison des filatures des Vosges, mais la verquelure du Pays de Montbéliard est relancée … faut il y voir les prémices de la ré-installation d’une base productive textile dans nos pays pour servir un marché local avec des produits plus qualitatifs et fabriqués dans nos standards sociaux, humains et écologiques ?
Une fois de plus, l’éveil des Suédois devrait pouvoir nous inspirer à essayer d’être beaucoup plus responsable lors de nos achats de vêtements. Une fois de plus, notre pouvoir d’achat est une arme qui peut avoir une forte influence. Alors pourquoi ne pas adopter une « slow fashion » bénéfique pour la planète, l’humain, l’environnement ?
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