Il y a quelques jours je publiais sur ce blog un billet intitulé « Résolutions ? » qui entre en parfaite résonance avec le début d’année souvent propice à s’engager dans d’autres voies plus vertueuses. L’arrivée d’une nouvelle année est un moment adapté pour dresser une sorte de bilan de l’année qui vient de s’écouler. La période permet de prendre le recul nécessaire pour relever autant les choses positives, que celles négatives qui ont été traversées durant les 12 derniers mois. Afin de positiver, le début d’année est un marqueur important : c’est le moment idéal pour reprendre les choses en main. C’est exactement ce que nous propose SocialTer dans son dernier numéro à travers un focus sur le bricolage contre le productivisme. Sortez vos outils, (ré)investissez vos garages, soyez curieux d’apprendre, … l’occasion est belle de reprendre le dessus sur nos objets et nos vies !
Triste constat …
Le schéma consumériste imposé dicte malheureusement nos existences. L’objectif est de faire tourner (le plus) rapidement la société (et surtout la capital). Remplacer nos objets du quotidien est devenu la norme. Vêtements de mauvaise qualité, objets obsolètes ou irréparable, attrait de la mode, mobilier en toc, … cette société de consommation multiplie les objets dans nos existences. Ils s’enchainent à un rythme effrénés …
La mode et ses séquences contribuent à les ringardiser sans cesse. Il y a soit disant toujours un meilleur objet pour remplacer celui que nous avons entre les mains. Des produits venant de l’autre bout de la planète et fabriqués dans des conditions déplorables inondent les étales des magasins et remplissent nos placards. Avez-vous déjà pensé à la débauche d’énergie qu’il faut pour produire et acheminer ces objets dans votre intérieur ? Sans compter l’énergie qu’il faudra pour retraiter ses objets que vous allez bien vite délaisser …
Aucun secteur d’activité n’est épargné. Le consommateur semble condamner à subir ce rythme infernal et donc à ouvrir son porte monnaie continuellement ou à faire « chauffer » sa carte bleu. Mais quelle gabegie ! Certains produits ne sont tout bonnement pas réparable car les industriels ne souhaitent pas développer l’économie de la réparation. Tout est fait pour consommer des produits neufs et entretenir le gâchis et la pollution en vous faisant dépenser le maximum bien sûr.
Des alternatives à la société de consommation …
Mais face à ceci, un autre modèle est bien évidement possible. Certains bataillent pour imposer un droit véritable à pouvoir réparer ces objets. Ils dessinent une véritable reprise en main à travers la maintenance de ces équipements. L’objectif étant in fine de pouvoir rallonger la durée de vie de ces objets.
Cette démarche intéressante est pratiquée autant dans les villes que dans les campagnes ou “la débrouille” scelle énormément de solidarité entre les hommes et les femmes. Une sorte de mode de vie sobre prend forme, dans un soucis permanent de prendre soin des objets, comme l’on prend soin des âmes et des autres avec beaucoup de bienveillance. Le bricolage, la réparation retrouvent leurs lauriers dans une société minée par l’inflation et un pouvoir d’achat en berne. Bricoler, réparer, c’est également s’élever intellectuellement en se formant, en apprenant à maitriser des techniques. Quelle belle satisfaction de pouvoir afficher des succès et d’avoir ainsi réussi quelques part à dompter ce mode de consommation que l’on tente de nous imposer en reprenant le dessus sur la destiné des objets.
Ne trouvez-vous pas intéressante la filière économique qui s’est développée autour de la téléphonie mobile et en particulier les nombreux (petits) commerçants qui proposent la réparation de ces équipements ? Impossible d’ignorer l’économie qu’il serait possible de pouvoir développer autour du ré-emploi, de la maintenance et de la réparation ? Une économie réelle et sérieuse qui pourraient fixer des hommes et des femmes sur leurs territoires, localement, en vivant d’une activité vertueuse pour la société et la planète ? Il me prend à rêver de bennes de déchèterie presque vide mais de commerce animés par des visages radieux au cœurs de nos villages et de nos villes.
Bricolage et écologie …
Certains bricoleurs ou réparateurs ignorent qu’ils inscrivent leurs actions dans une démarche parfaitement écologique qu’il convient de valoriser, de récompenser et d’encourager. Derrière tous bricoleurs, y a t’il un écolo qui s’ignore ?
Il est bien dommage que cette pratique populaire soit presque complètement invisibilisée alors qu’elle est pourtant si vertueuse et qu’elle mériterait d’être mise en avant de manière exemplaire.
C’est tout le sens de ce numéro 61 du magazine SocialTer qui propose au lecteur une immersion complète dans cette thématique populaire du bricolage. Comme toujours, SocialTer fait la part belle aux démarches et expérimentations vertueuses qui sont mises en avant dans le magazine. Mais le lecteur est également incité à la réflexion autour de ces sociétés qui ont fait de la revente d’article de seconde main, un juteux business sans pour autant remettre en question un modèle axée sur une consommation déraisonnée. La revente simplifiée devient pour de nombreux consommateurs une excuses pour acheter toujours plus …
Puisse ce numéro de SocialTer aider les lecteurs à reprendre les choses en main, à travers l’exploration d’autres modèles alternatifs et beaucoup plus raisonnés que de charger son caddie qu’il soit métallique ou numérique.