Avec le “Parlement des invisibles”, Pierre ROSANVALLON professeur au collège de France et spécialiste de la démocratie souhaite embarquer le lecteur dans un formidable projet visant à donner la parole aux “invisibles” de notre société.
En quoi consiste ce projet ?
Pour celles et ceux qui connaissent “Le parlement des invisibles” vous allez m’opposer que ce projet n’est pas une nouveauté. En effet, vous avez complétement raison. Pour tout vous dire, j’ai découvert lors d’une visite chez un de mes libraires préférés un petit ouvrage de Pierre ROSANVALLON qui a immédiatement attiré mon attention. La mention “Déchiffrer la France” m’a tapé dans l’œil. Si vous fréquentez régulièrement ce blog, vous connaissez mon intérêt pour le décryptage des tendances et de l’opinion mais également mon attachement à la chose démocratique. Je resterai intransigeant sur la démocratie et ses règles de transparence même si certain localement tentent de me le reprocher.
Effectivement, je me devais d’en savoir plus sur ce projet qui a échappé à mon radar et à ma veille active. Le parlement des invisibles ne date pas d’aujourd’hui. C’est un ambitieux projet lancé par Pierre en 2014. Ce dernier est toujours d’une troublante actualité preuve que les constats de l’époque sont toujours valables.
A l’époque l’initiateur de ce projet relatait un sentiment d’abandon qui exaspère de nombreux Français. Oubliés, incompris, pas du tout écoutés, … Ce ne sont que les qualificatifs qui caractérisent bien le sentiment d’un grand nombre de personne dans nos familles, notre entourage ou nos collègues de travail. Malheureusement, peu de personne semble échapper à ce sentiment général.
Des conséquences préjudiciables …
Cet état inquiétant plonge la société tout entière dans le doute. La confiance se perd progressivement. C’est le ciment d’une existence communautaire nécessaire qui se trouve ébranlé. La défiance devient la norme. La démocratie se trouve attaquée et menacée par la montée de l’abstention ou celle des haineux. En qualité de simple citoyen, le fait d’être inaudible dans l’espace médiatique ne fait qu’accentuer le sentiment d’abandon et de fatalisme mortifère. Pierre ROSANVALLON, en qualité d’homme de la deuxième gauche, spécialiste de la démocratie à souhaité proposer une intéressante dynamique visant à rendre visible ces invisibles.
“L’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements”
Déclaration des Droits de l’homme
Le Parlement des Invisibles …
C’est donc le nom d’un court essai publié aux Editions Points et qui se propose de jeter les bases d’un ambitieux projet. Ce livre inaugure la collection “Raconter sa vie” éditée au Seuil et visant à mettre en valeur la parole des invisibles, des silencieux de notre société. Ces hommes et ces femmes ordinaires qui vivent, survivent et qui représentent la majeur partie de la société Française. La récente crise sanitaire traversée nous a prouvé combien ces invisibles étaient les indispensables à nos vies confortables. Qu’ils reçoivent à nouveau ici ma considération la plus forte.
Mon avis …
Dans cet essai, l’auteur nous expose sa vision de la société. Il nous présente de manière détaillé son projet et jette les bases de cette expression populaire à venir. Le lecteur se verra donc proposer des petits ouvrages écrits par les différents contributeurs venant d’horizon différent. Une plateforme Internet raconterlavie.fr sera crée pour favoriser l’émulation et la libre expression. Je suis particulièrement intéressé par cette démarche et ce projet.
J’ai déjà repéré plusieurs petits ouvrages qui devraient figurer dans mes lectures à venir. Le projet à lui même évolué plus récemment. De “raconter la vie” l’initiateur du projet propose de focaliser sur “raconter le travail” une thématique tellement d’actualité en ces périodes de crises économiques successives. Merci à Pierre et aux différents contributeurs pour ces ouvrages d’une si grande vérité.
Pour conclure, ce projet est un formidable médicament qui ne peut qu’aider à inverser le court inexorable des choses. La société civile dispose fondamentalement de l’énergie et des ressources nécessaire à contribuer à une société plus juste pour tous. Les décideurs économiques et politiques n’auront pas d’autres choix que de suivre cette dynamique.