Pas un pays riche n’y échappe. Des Etats-Unis à la France en passant par l’Italie, les cadeaux fiscaux en faveurs des plus riches se multiplient alors que les gouvernements s’en prennent aux plus pauvres avec des coupes budgétaires. Vous vous souvenez qu’il y a quelques années, Macron réformait (supprimait) l’ISF et dans la foulée rabotait les aides aux logements. Notre monde n’a jamais été autant inégalitaire : une minorité d’individus s’accaparent les richesses et s’organise pour en avoir encore plus. Pour les autres, la société subit la dégradation des services publics, des fins de mois de plus en plus difficiles, l’inflation galopante qui s’apparente à de la spéculation et de plus en plus la précarité sur un fond de désespérance. L’économiste Thomas PORCHER nous invite à travers son livre « Les délaissés » chez Fayard à partir à la rencontre de cette majorité délaissée.
Thomas PORCHER ?
Thomas PORCHER cumule deux casquettes : économiste (docteur en économie) et essayiste. Il est né en Juillet 1977 et reste particulièrement présent dans les médias. Il est classé dans les économistes hétérodoxes, c’est à dire que Thomas PORCHER n’est absolument pas dans les rails des économistes orthodoxes à savoirs celleux qui promeuvent une économie mainstream basée sur une apparence de consensus.
Mais il existe d’autres courants dont se revendiquent Thomas PORCHER, appartenant à une école de pensés marginale bien différente des libéraux orthodoxes. Ces derniers sont malheureusement à la manœuvre dans les universités, sur les plateaux de télévision, dans les médias, … Nous pouvons y voir une sorte de monopolisation de la parole. Heureusement qu’il existe des voies divergentes comme celle de Thomas PORCHER pour éveiller les consciences sur le marxisme, le post-keynésien. En véritable adepte du débat, Thomas PORCHER cherche inexorablement à ouvrir la discussion et à confronter ses idées. Le refus buté de certain.es à la discussion et l’attachement aveugle aux dogmes conduisent inexorablement dans le mur …
Thomas PORCHER est donc sans surprise, un membre du collectif des économistes atterrés. Les Économistes atterrés est une association française créée le 22 février 2011 et regroupant des chercheurs, des universitaires et des experts en économie opposés à « l’orthodoxie néo-libérale ».
Pour Thomas PORCHER, la dette publique est juste un d’épouvantail permettant de justifier les politiques d’austérités. Il estime de plus que le but de la flexibilité du marché du travail n’est pas de diminuer le chômage, mais d’employer une main-d’œuvre précaire ajustable aux conditions du marché (à la baisse bien sûr …) et à la seule préservation des profits.
Par ailleurs, la volonté de baisser la dépense publique à en réalité pour objectif selon lui de démanteler l’État social et d’offrir au secteur privé les marchés juteux des retraites, de la santé, … mais revenons au livre « Les délaissés ».
Lutte de classe …
Dans son ouvrage, « Les délaissés », Thomas PORCHER focalise sur 4 groupes de personnes : les gilets jaunes, les banlieusards, les cadres et les agriculteurs.

Ces groupes appartiennent à la majorité des délaissés. Avez-vous remarqué comme nous sommes tous divisés ? Ces quatre groupes n’échappent pas à la règle. Cette division est largement instrumentalisée par la minorité dominante, ainsi que part certain partis politiques qui veulent s’assurer une base électorale et qui n’hésitent pas à stigmatiser l’étranger, les minorités histoire de trouver des coupables, des boucs émissaires.
Thomas PORCHER à bien raison lorsqu’il évoque le glissement de la lutte des classes, vers la lutte entre les pauvres. Pendant que les pauvres se déchirent, s’écharpent, la minorité des possédants prospère toujours plus. Le RSA du voisin est un problème, mais l’évasion fiscal des possédants est devenu normale aux yeux d’une grande majorité instrumentalisée dans un système de plus en plus inégalitaire et destructeur pour notre planète.
Et … que faire ?
L’enjeu est bien là. Comment transformer un bloc bien divisé en une force majoritaire qui pourrait bouleverser l’ordre des possédants ? Cette étape nécessaire pour sortir d’une impasse mortifère qui nous conduit toustes dans le mur. Il est plus que temps de se mobiliser pour rétablir un peu plus d’égalité sans quoi notre société va finir par imploser.
La lutte commune doit pouvoir se cristalliser dans une dynamique de rejet du modèle économique actuel tournée vers la seul recherche d’un profit le plus important au détriment des femmes et des hommes. N’oublions pas également que notre planète est mise à mal par cette élite financière mondialisée qui n’a de cesse d’être cupide en sacrifiant également les écosystèmes.
Thomas PORCHER évoque plusieurs pistes très concrètes visant à cristalliser les opinions. Il faut que la gauche redevienne une force politique crédible et audible. La gauche doit se mobiliser dans l’ensemble des luttes aussi diverses soient elles, et que sérieusement, au delà des égos, qu’elle incarne l’alternative d’un projet doté d’un bon sens paysan tournée vers le plus grand nombre.
L’engagement associatif et politique du plus grand nombre doit être encouragé. Les élites financières ont bien compris que le nerf de la guerre est bien politique dans nos sociétés démocratiques. C’est bien pour ceci qu’elles financent les campagnes et des actions importantes de lobbying. Nous, les classes populaires devons également nous comporter comme les élites savent bien le faire, choisir celui ou celle qui incarnera le mieux notre projet pour la suite ! Il y a urgence.