Anne-Lise de la librairie « l’arbre sans fin » de Pesmes est toujours de bon conseil pour nous prescrire quelques remèdes efficaces pour l’esprit sous forme de bonnes lectures. Recherchant un livre sur l’écologie, la nature et les grands espaces, Anne-Lise m’oriente instinctivement vers le livre culte d’Aldo LEOPOLD, « Almanach d’un comté des sables ». Un ouvrage renommé lu par des millions de personnes et qui contribua à la montée des mouvements de protection de l’environnement partout dans le monde.
Qui est Aldo LEOPOLD ?
Aldo LEOPOLD est un forestier, écologie et écologiste américain né en 1897 et décédé en 1948. Durant toute sa vie, il n’aura de cesse d’influencer le développement d’une éthique environnementale. Il est quelque part, le père fondateur des mouvements de protection de l’environnement aux États-Unis. Ces mouvement essaimèrent par la suite un peu partout autour du monde. Tout au long de sa vie, il fut proche de la nature à travers la pratique de la pêche et de la chasse. Tentait-il déjà à l’époque de concilier chasse et écologie ?
Cet attrait aussi important pour la nature provient sans doute par le fait que dès son plus jeune âge, Aldo LEOPOLD se retrouve au contact des champs, des ruisseaux, des rivières. Plusieurs études viennent encore de le confirmer : moins nous sommes en contact avec la nature et les milieux naturels, moins leur existence nous importe. Loin des yeux, loin du cœur. C’est bien tout l’inverse qui à guidé l’existence d’Aldo LEOPOLD.
Aldo LEOPOLD suit donc des études de sylviculture complétée par une maitrise dans cette science. Mais c’est surtout par l’intermédiaire de son rapport à la nature, qu’il peut s’intéresser aux sujets liés à l’écologie. Véritable défenseur de l’environnement et des espaces de nature déjà menacés en 1935 aux États-Unis, Aldo LEOPOLD va être un des fondateurs de la Société des Espaces Naturels. Cette structure va permettre ainsi de sanctuariser plusieurs larges secteurs dans une logique de conservation des espaces naturels aux États-Unis.
Pourtant doté d’une forme d’extrémisme dans la défense des espaces naturels, Aldo LEOPOLD allait jusqu’au mépris de la population humaine vivant dans ces espaces. Seule la nature l’importait ! Ce positionnement exacerbé a fait l’objet de nombreuses et vives critiques qu’il a lui même analysé et tenté d’expliquer dans une publication d’une revue scientifique. Mais ne retenons pas cette phase obscure de la vie et de l’œuvre d’Aldo LEOPOLD ; ce serait tellement réducteur par rapport à ses actions et les conséquences induites par la suite sur l’humanité.
Sa passion pour l’écriture le conduit à la rédaction de plusieurs ouvrages. C’est surtout son œuvre principale « Almanach d’un comté des sables » qui fera sa renommée et qui est l’objet de cet article de blog.
« Almanach d’un comté des sables » …
Cet ouvrage est finalement publié peu de temps après le décès d’Aldo LEOPOLD à savoir en 1949. L’ouvrage rassemble plusieurs histoires de voyages en pleine nature et philosophiques dont le fil conducteur semble être de définir ce qu’est la protection de l’environnement.
Lorsque l’auteur a écrit cet ouvrage, il tentait de résumer assez simplement l’éducation à l’environnement comme un acte personnel servant ses intérêts propres. L’auteur pensait à l’époque que les gouvernements pourraient faire le reste en légiférant pour protéger. Le contexte de l’époque était surement bien différent de l’actuel ou malheureusement l’essentiel de la classe politique est au service des lobbies et à complètement abdiquée sur les sujets de protection de l’environnement transformant les adorateurs de la nature en affreux terroristes … Les exemples récents en France témoignent malheureusement de cet état de fait.
Aldo LEOPOLD insistait à l’époque sur la nécessaire prise de conscience personnel des individus. Même si les structures collectives imposent des obligations et des réglementations, la conscience personnelle fera obligatoirement le résultat et le respect de ces réglementations. Aldo LEOPOLD évoquait déjà à l’époque la nécessaire prise de conscience collective de la destruction de la nature et du vivant et de notre environnement. Pour rappel l’ouvrage a été écrit dans les années 40 c’est dire le côté visionnaire de l’auteur …
Plusieurs décennies plus tard, nous en sommes encore (pour certain) à se poser autant de question sur l’état de notre environnement alors que tout est parfaitement documenté par les scientifiques dans bien des rapports auxquels internet permet d’accéder si facilement. Malheureusement certains “climatosceptiques” n’ont pas encore intégré que la nature régresse, que le climat change et qu’il est impérieux d’agir rapidement ! Aldo LEOPOLD écrivait dans son ouvrage que « l’homme assassine toujours ce qu’il aime » … Mon souhait le plus fort serait de faire mentir dès aujourd’hui l’auteur et cette phrase.
Aldo LEOPOLD évoque dans son ouvrage l’impérieuse nécessité de lier nature avec les défis éducatifs. J’ai retenu cette citation de l’écrivain qui résume assez bien les choses : « L’éducation, j’en ai bien peur, c’est apprendre à voir une chose en devenant aveugle à une autre ». Les choses bougent à notre époque. Les plus petits sont initiés dès le plus jeune âge à l’environnement grâce aux bonnes volontés du corps enseignant mais il est regrettable que la hiérarchie ne formalise pas ces enseignements dans les textes programmatiques. Nous devons intégrer systématiquement dans les programmes, les formations l’enjeu de la protection de la nature et de l’environnement ainsi que les effets que nous imposent le réchauffement climatique. Il est parfaitement inconcevable que des formations puissent faire l’impasse sur ces sujets à l’heure actuelle !
Et pour conclure …
Vous qui êtes un admirateur de la nature, je ne peux que vous encourager à lire cet ouvrage. Au grès de la traversé des comtés qui forment l’Amérique, Aldo LEOPOLD saura vous embarquer dans une sorte de rêverie naturelle tentée de philosophie, d’analyses et de réflexions.
Quelques magnifiques croquis agrémentent le récit et témoignent d’un autre talent artistique développé d’Aldo LEOPOLD. « Almanach d’un comté des sables » pourtant écrit il y a déjà bien longtemps est d’une actualité criante et si actuel. C’est un ouvrage inspirant qui à contribué à guider la pensée d’un grand nombre de défenseur de l’environnement peut importe leurs positionnements de militants ou d’activistes. Il est sûr que cet ouvrage inspirera surement bien d’autres personnes dans l’impérieuse nécessitée de s’engager vers plus de protection de notre environnement et dans la construction d’un rapport respectueux et harmonieux à la nature …
2 commentaires
Merci pour cette référence dans le domaine de l’environnement. Personne ne peut ignorer ce sujet et notre impact sur l’environnement qui a été très largement documenté il y a déjà plusieurs décennies. Je pense à la biologiste américaine Rachel Carlson dont l’essai Printemps silencieux étudie l’impact écologique des pesticides sur le monde vivant. “C’est un livre sur la guerre de l’homme contre la nature – et comme l’homme fait partie de la nature, c’est fatalement aussi un livre sur la guerre de l’homme contre lui-même.” Publié au début des années 1960, il semble que nul ne l’ai lu ! Puisqu’on peut aussi lire dans Silence dans les champs, enquête de Nicolas Legendre sur le système agro-industriel en Bretagne, les méfaits des pesticides et autres intrants sur l’environnement breton !
Il serait souhaitable que cette littérature fournie sur les sujets environnementaux éclaire nos dirigeants et pas seulement ceux qui sont déjà sensibles et sensibilisés !
Merci Sophie des ces compléments qui peuvent nourrir la réflexion personnelle et surtout le passage à l’action ! Il est plus qu’urgent !