Et revoilà que mon Obs est accompagné d’un nouveau numéro du magazine « Azerty N°5 le numérique avec des mots ». J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer cette publication de Google sur ce blog. Et bien après une lecture attentive de cette publication chatoyante graphiquement, je dois dire que nous sommes toujours dans la même veine : assurer la promotion de cette world compagnie qu’est Google.
Alors oui, elle est bien belle cette publication ! Azerty N°5, ça claque ! Du papier de qualité, une mise en page bien soignée, des graphismes attrayants … N’oublions pas que Google a les moyens de s’offrir le meilleur avec ses indécents profits.
Désinformation ?
Ce numéro 5 s’intéresse à l’information. Celle qui est le carburant de Google et qui tend à devenir centrale dans nos sociétés et dans notre existence. Ici Google propose au lecteur de décrypter cette information à travers plusieurs questions, constats et perspectives.
Les premiers articles évoquent la désinformation. Et là Google à bien raison. Notre monde est confronté à un nouveau péril. Celui de la désinformation. Les fausses rumeurs, les fausses informations se diffusent à grande vitesse sur nos écrans. Les complotistes s’en donnent à cœur joie. Par la puissance des réseaux sociaux et des moteurs de recherche, un individu lambda peut trouver un immense écho. N’importe quelle vidéo, tweet de quelques mots peut rapidement se diffuser sur des dizaines de milliers d’écrans de part le monde …
La table est renversée. Il y a encore quelques années, seuls les journalistes avaient le pouvoir de nous informer. Un journaliste est formé à vérifier ses sources et à être le plus objectif possible. Aujourd’hui, n’importe qui peut diffuser de l’information. Les mouvements extrémistes, les adeptes du complotismes disposent de puissants outils pour diffuser leurs informations, leurs idées. Internet est remplit de fausses informations. Les récentes crises terroristes, la crise sanitaire et les échéances politiques sont des propulseurs à la désinformation. Désinformer de la sorte, c’est attaquer nos démocratie !
Indignation ?
Et dans cette revue Azerty N°5, Google s’indigne de cet état de fait. Nous aussi … Mais qui est le propulseur de ces fausses informations ? Dire qu’une des entreprises les plus profitables du monde n’est pas capable de salarier des modérateurs pour filtrer et mettre un terme à ce mal qui ronge nos sociétés … Il est temps que le pouvoir politique prenne se sujet fondamentale pour imposer, réguler et … nous préserver. L’urgence d’une régulation s’impose si nous voulons préserver notre modèle et nos libertés.
Depuis quelques années les objets numériques en tout genre font parti de notre quotidien. L’information est partout et sous des formes diverses (écrits, images, vidéos, …). Avec le plus petit smartphone connecté, le monde s’ouvre à vous et au plus grand nombre. Ces outils sont une incroyable opportunité de faire connaitre, de développer la connaissance, mais aussi de diffuser les pires informations. Nous devons impérativement investir le champ de l’éducation aux médias et à l’information. Il m’apparait fondamentale de ne pas laisser ce domaine aux seules entreprises privées, mais belle et bien à l’éducation nationale.
Quand je vois autour de moi le nombre si important de personne qui s’informent via les réseaux sociaux, je me dis qu’il y a urgence … Faut il laisser à un mystérieux algorithme la possibilité de choisir les thèmes qu’il veut bien afficher sur nos écrans ? Ou est l’objectivité ? Quelle confiance accorder à ce contenu imposé par une machine ?
Et le moteur de recherche ?
Dans cette revue Azerty, Google évoque son moteur de recherche. Pour Google, il faut continuer d’innover pour mieux chercher. De ce côté là, je ne reprocherai pas à Google de développer des nouvelles fonctionnalités à son moteur de recherche comme par exemple la possibilité de chercher dans des images ou de le rendre accessible à des personnes porteuses de handicaps. Mais de votre côté, faites vous comme moi le même constat que le contenu de vos recherches finissent toujours par vous entrainer sur des sites marchands ? Cela devient un véritable sacerdoce d’obtenir quelques informations sur le contenu d’un livre par exemple. Par contre, étonnement le prix de l’ouvrage est toujours très simple à obtenir …
Bref, Google fait apparaitre ce qu’il veut bien nous donner dans ses recherches. Les résultats proposés sont étroitement lié à la présence d’annonceurs qui rémunèrent autant Google avec des publicités où également par l’usage d’outils propriétaires pour promouvoir leurs contenus. Tout ceci manque vraiment d’objectivité … Je suis donc pour que les pouvoirs publics s’emparent de ces thématiques. A l’inverse, je pense que contraindre Google à ouvrir le code de son moteur de recherche n’est pas une bonne idée. Pourquoi ne pas lancer à échelle européenne un véritable moteur de recherche libre et public qui pourrait permettre au plus grand nombre un accès à la connaissance d’une manière totalement désintéressée ?
Et oui, à travers cette publication nommée Azerty N°5 Google cherche à faire croire au plus grand nombre qu’il se préoccupe des effets de ses technologies sur la société. Par le financement de quelques associations, Google tente de s’acheter une bonne conduite. Ces actions cherchent simplement à assurer une sorte de caution pour la multinationale. Google est avant tout dans l’action pour développer son modèle économique et son emprise sur l’internet. Aucune des actions de cette entreprise qui a maintenant bien trop de pouvoir n’est désintéressée. Pour conclure, il est temps que les pouvoirs politiques soient bien plus contraignants et qu’ils agissent en faveur d’un Internet libre, objectif et promoteur de la connaissance pour le plus grand nombre.