Il y a quelques jours je parlais ici du covid-19, de ses causes et de son arrivée progressive dans notre société. La situation est toujours aussi dramatique. Il est bien difficile d’imaginer l’après Covid. Le virus poursuit sa lente diffusion et à ce jour aucun pays au monde ne semble être épargné.
La réalité des chiffres …
Comme beaucoup, je scrute de manière journalière les analyses, les courbes et tente de positiver les tendances, guettant le moindre infléchissement des courbes, ou la baisse d’une accélération ce qui pourrait témoigner de bonne nouvelle … Pour l’instant force est de constater que les bonnes nouvelles sont rares, mais nous devons tous positiver. Le propre de l’homme est l’adaptation, sa capacité de projection est d’une grande importance. Ceci est d’autant plus important dans la sombre période que nous traversons.
Je voulais dans ce billet mettre en évidence quelques thématiques qui m’apparaissent être positivement intéressantes. Certaines découlent directement des causes ou des effets de cette crise sanitaire. Je persiste, il y a un avant crise sanitaire et il y aura surtout un « après » avec tout de même son lot de conséquences positives. L’homme devra s’adapter une fois de plus, c’est le propre de son existence. Le temps du confinement est le moment idéal pour commencer à réfléchir à tout ceci, à se poser des questions importantes sur soi, les autres, nos proches, nos sociétés et surtout sur ce que nous voulons pour l’après Covid 19.
Positivons l’après …
La question de la solidarité est posée autant localement qu’au niveau mondial. Les pays semblent globalement se replier sur eux mêmes. Il ferment les frontières pour éviter la propagation du virus dans la population. Dans une économie mondialisée et guidée par le libre échange ne sommes nous pas aller trop loin dans la multiplication des échanges et des déplacements, autant concernant les personnes que les marchandises ? Un virus apparaissant à l’autre bout de la planète peut très rapidement se diffuser autour de la planète dans une dynamique peu contrôlable. Il faudra obligatoirement revoir le rythme et la densité de ces échanges et l’opinion semble se soucier d’une nécessaire ré-industrialisation locale pour éviter les effets néfastes de cette globalisation. Cela ira dans le bon sens pour l’activité économique et la pollution.
L’autonomie sanitaire et vivrière devra faire l’objet de mesures fortes portées par un grand projet national et souverain. Les échanges entre peuples devront prendre en compte une mondialisation reposant de manière prioritaire sur l’interdépendance de la solidarité. L’Europe, jusqu’aujourd’hui relativement absente durant cette crise devra prendre le rôle qui est le sien pour cimenter à l’échelle des Européens cette nécessaire union de tous. Je vous en conjure à Bruxelles ou Strasbourg, ne manquez pas ce moment ! Apparaissez et prenez des initiatives sinon vous disparaitrez !
Vers plus d’écologie après Covid …
Cette crise, ce confinement cette baisse drastique des déplacements et de la consommation provoque très rapidement des effets visibles sur la pollution. La qualité de l’air s’améliore. Le bruit diminue dans nos villes et l’on en vient à remarquer les oiseaux qui chantent dans les grands centres urbains. Tout ceci permet de mettre en évidence qu’il est possible en se mobilisant d’améliorer sensiblement les choses. Il est donc possible d’agir pour notre environnement en diminuant notre empreinte carbone.
La prise de conscience qui se diffuse dans la société va je l’espère s’accentuer avec la phase que nous vivons actuellement. Le consumérisme de masse devra tendre vers un peu plus de frugalité, c’est possible … regardez ! Nous ne devons surtout pas manquer cette opportunité forte de redémarrer notre économie d’une autre manière, bien plus écologique. Le soutien public aux entreprises devra prendre en considération la thématique environnementale. Cela doit être une clause nécessaire à son activation afin d’encourager avec l’argent public les filières vertueuses et les projets verts innovants.
Par exemple, cette crise, met en évidence le rôle fondamentale de l’état providence. Nous redécouvrons l’intérêt de nos services publics et l’importance d’un état organisé pour gérer une crise grave.
Tout ceci laisse apparaitre de manière criante l’inconscience grave de nos dirigeants politiques successifs (qu’ils soient de gauche ou de droite). Depuis des décennies ils utilisent nos services publics comme une simple variable d’ajustement économique sans se soucier de nous, des risques et des conséquences. La privatisation de la santé est un système qui n’apporte pas ses preuves de bon fonctionnement.
Le cas dramatique des EHPAD …
La démonstration et criante en temps de crise. Les EHPAD administrés pour la plupart par des opérateurs privés ont prouvé leurs incapacités à gérer efficacement cette épidémie. Les établissements privés ne disposaient même pas en interne de moyens de protéger les salariés et les résidents pour juguler la contamination … quand on rapproche ceci du budget que cela représente pour les familles c’est tout bonnement indécent ! Le débat public devra en temps voulu s’intéresser à ceci afin de faire la lumière sur ces pratiques. Des enquêtes devront être diligentées sur l’utilisation des budgets. Les conseils départementaux qui financent la dépendance devront nécessairement demander des comptes à ces opérateurs privés tellement peu scrupuleux. La question d’une reprise en régie de ces EHPAD devra être nécessairement posée face à un système privé incapable de préserver nos anciens. Cette thématique devra être centrale dans les projets des futurs conseillers cantonaux.
Et celui de l’hôpital Public …
La démonstration criarde et dramatique de l’état de l’hôpital public, des stocks de masques et de matériel de protection absent devra être, le temps voulu expliqué aux Français avec enquêtes. Le rôle de chacun et les responsables devront en répondre devant nous tous. Certain décideurs politiques ont du sang sur les mains. Il est plus que temps de remettre au centre du jeu l’ensemble de ces services vitaux. C’est une nécessitée pour l’après covid.
Nous devrons bien nous rappeler lors des prochaines échéances démocratiques comment les uns et les autres se sont comportés sur ces thématiques afin de les sanctionner aussi dans les urnes, celles et ceux qui se sont mal comportés afin qu’ils quittent le jeu démocratique au plus vite. Nous devons tout ceci à celles et ceux qui sont mobilisés et en première ligne face à cette crise. Je pense en particulier aux personnels soignants, éboueurs, travailleurs et travailleuses de la grande distribution ou de l’agroalimentaire, … nos remerciements et notre reconnaissance ne seront jamais assez forts au regard de votre mobilisation pour nous tous !
Au delà de tout ceci, la crise que nous traversons doit nous faire prendre conscience de l’importance fondamentale de la solidarité dans notre société. Revenir aux valeurs de base et aux fondamentaux est tellement important. Aucune structure ne doit avoir le bénéfice et l’exclusivité de la solidarité. Les hommes et les femmes de bonne volonté doivent pouvoir trouver auprès des pouvoirs publics l’accompagnement nécessaire à l’émergence de la solidarité humaine et économique. Nous vivons actuellement un moment historique, une sorte de désintoxication de notre mode de vie. Même si nous sommes confinés, nous redécouvrons l’importance de la solidarité, la bienveillance avec nos voisins, nos familles, nos amis.
Mais surtout …
Gardons la cohésion. Maintenons le cap et surtout … profitons de cette période pour imaginer le monde d’après ! Celui de l’après Covid devra être meilleur. Réagissez, proposez !
8 commentaires
Très bel article Régis.
A méditer pour l’avenir.
Bonne soirée.
J’adhère à ton excellente analyse Régis.
En tant qu’enseignante je vois se mettre en place de nouvelles attitudes : parents et enfants se réapproprient les jeux de société, ou inventent des jeux pour faire un peu d’exercice sur leur balcon. Le numérique qui permet la “continuité pédagogique” devient un outil de travail, et non plus seulement un espace de consommation. Les parents n’hésitent pas à écrire pour communiquer avec l’enseignante, avec parfois, souvent, une syntaxe, une formulation, une orthographe maladroites. Les familles s’investissent auprès de leurs enfants pour les aider au mieux dans la continuité de leur scolarité. Avec les moyens techniques dont elles disposent, avec leur propre culture scolaire.
Il est certain que la fracture sociale et numérique pèsera sur certains. Ce sera un enjeu sur lequel l’Education Nationale devra travailler.
Le bilan se fera lorsque nous retrouverons nos élèves. Gain d’autonomie, autre rapport au numérique, au travail, à l’effort, au temps, …
Merci Sophie pour ce complément sur la partie pédagogique. Ca bouge aussi énormément tant sur l’humain que sur les outils. Le numerique peut conduire à l’uberisation de la société vers le bas, mais aussi à développer la diffusion de la connaissance et à générer du lien dans la société. Le numérique utile quoi ! Des vrais enjeux comme tu dis. Merci de cette contribution. Bon courage à toi et tes élèves durant cette période.
Merci Régis.
Coucou Sophie, j’aime beaucoup ton commentaire. Effectivement le numérique joue un rôle important en ce moment. Une réflexion sera certainement portée sur le sujet après cette période covid19 ! Bien à toi
Hello Sonia, merci. Oui il faudra faire le bilan sur ce sujet ! Et réfléchir à ce qui peut être mis en place ! A bientôt
Les informations à l’heure actuelle ne sont qu’anxiogènes et ce à tous niveaux comme le retrace ton article Régis. Malgré cette situation on ne peut que remarquer l’élan de solidarité des citoyens/nnes peut importe leur rang, statut… voisins famille enseignants… Ce lien social perdurera ! Il y aura effectivement un avant et après Covid 19. Très bel article ! 😉