Vous qui visitez régulièrement ce blog vous avez pu déjà découvrir deux billets évoquant la collection de livres d’éthnobotanique « le compagnon végétal » écrite par Bernard BERTRAND aux éditions de Terran. Un premier billet sur un ouvrage baptisé « Le pissenlit » appartenant à cette même collection, puis plus récemment un autre article traitant d’un second volume consacré au sureau. Pour rappel, les ouvrages de cette belle collection sont très étoffés. Ils s’organisent à peu près toujours de la même manière. Une plante ou un arbre est choisi et l’auteur, Bernard BERTRAND évoque tour à tour des notions très diverses comme l’étymologie, les utilisations agricoles, la médecine, l’usage alimentaire, la place de la plante dans les légendes et contes, mais aussi des éléments su l’utilisation artisanales de l’élue. La lecture de ces ouvrages permet de dresser un véritable panorama et bien sûr d’apprendre énormément. Mes lectures récentes m’amènent donc à m’intéresser cette fois ci à un arbre, le bouleau.
Le réveil de la nature …
Le bouleau est pour moi avant tout synonyme de cette petite cure de sève naturelle que j’engage tous les ans, à la fin de l’hiver. En effet, la sève de l’arbre possède de nombreuses propriétés et qualités. La sève de bouleau est riche en minéraux et oligo-éléments, notamment le magnésium qui aide à réduire la fatigue, le calcium qui contribue au maintien normal des os et des dents ou encore la vitamine C qui protège l’ADN, les protéines et les lipides du stress oxydatif.

Autant vous dire qu’après l’hiver, ce type de traitement est particulièrement adapté pour regonfler l’organisme et ses défenses immunitaires. J’ai la chance de pouvoir m’approvisionner localement avec de la bonne sève de bouleau bio récoltée par Guillaume BALLOT agriculteur à Chenevrey en Haute-Saône. Il faut d’ailleurs que je pense à lui passer commande très prochainement … 😉
La sève, l’écorce mais également les feuilles du bouleau possèdent d’intéressantes vertus diurétiques facilitatrices de l’élimination rénal et digestive.

La technique utilisée pour récolter l’eau de bouleau est assez similaire à celle utilisée en Amérique du Nord pour récolter l’eau d’érable transformée pour produire le fameux sirop d’érable. J’ai découvert cette technique lors d’une visite à la Sucrerie dans la Montagne à la Province de Québec.
A noter également qu’il est possible d’obtenir de cette eau de bouleau par transformation de la bière, du vin mais également de l’eau de vie après distillation.
Un bel arbre le bouleau …
Mais cette essence de bois est très connue pour son écorce blanche, lisse et brillante, ses petites feuilles colorées de teintes verte claire au printemps et jaune à l’automne. C’est un bel arbre plutôt rare dans mon secteur. J’ai eu l’occasion de voir de belles forêts de bouleau lors de mes voyages en Europe du Nord ou au Canada. L’œil aiguisé permettra tout de même d’en remarquer quelques spécimens ici et là en Haute-Saône par exemple dans les parcs.

L’arbre est vénéré dans de nombreuses cultures ou il est considéré comme sacré. Dans la culture Celtique, le bouleau est le premier arbre du calendrier : il symbolise le renouveau, la naissance, … Les Amérindiens l’utilisent pour construire d’étonnantes pirogues. L’écorce de bouleau est une matière étanche, pliable et facile à travailler.
D’autres usages pour le bouleau …
Mais l’arbre permet également d’autres usages comme par exemple pour la réalisation d’une sorte de colle appelée « brai ». Le brai ou goudron de bouleau était largement utilisé comme adhésif dès le Paléolithique moyen jusqu’au début du Mésolithique. Les Néandertaliens produisaient du brai par distillation sèche de l’écorce de bouleau il y a 200 000 ans. Le pouvoir fixateur et ses qualités étanchéifiantes de ce brai est encore très réputé.
L’acide bétulinique contenu entre autre dans l’écorce de l’arbre est réputée toxique pour de nombreuses tumeurs cancéreuses. Cet arbre possède bien des vertus et en plus il est magnifique à regarder.