C’est le nom de cette petite commune du Pays Horloger et qui domine la Vallée du Doubs. Point de passage obligé à qui veut rejoindre La Chaud de Fond en Suisse depuis Maiche et Charquemont, Fournet-Blancheroche est le point de départ de cette 6ième étape de la Grande Traversée du Jura. L’étape précédente démarrait elle du charmant petit village de Charmauvillers.
Suivre les roches blanches …
Au départ, un large parking réservé au covoiturage (bravo pour l’initiative) permet la stationnement. Le Pays Horloger est très actif sur les questions liées à la mobilité. Avec Sophie et Philippe nous avons des fourmis dans les pieds. Top départ ! La première partie du parcours est splendide. Un chemin en balcon au dessus de la vallée du Doubs. Nous longeons la Cendrée, ses roches vertigineuses paradis des grimpeurs (j’ai un pensé pour Vincent qui aime particulièrement cet endroit) et bien sur les faucons pèlerins qui nichent dans ces endroits chaotiques. L’herbe est grasse, humide mais nos pieds eux sont bien légers. La gentiane pousse et comme dit Philippe : « L’hiver prochain sera froid ». Je croise les doigts Philippe pour nos futures vadrouilles sous les sapins enneigés.
Descente et contrebande …
Pour la suite du parcours, il nous faut descendre 350m plus bas au fond de la Vallée du Doubs. Nous devons rejoindre l’usine électrique du Refrain qui turbine le Doubs depuis 1909. Les eaux vives de notre région sont particulièrement propices à la production d’énergie électrique renouvelable. Ce ne sont pas moins de 220 installations répertoriées en Région Franche-Comté.
Après plusieurs belles pistes forestières, nous arrivons au dessus des mythiques « échelles de la mort », un sentier escarpé qu’empruntaient des contrebandiers entre la Suisse et la France. La vie du secteur était rythmée par ces passages clandestins. Certaines fermes du secteur disposent de murs « doublés » permettant de cacher les marchandises et les contrebandiers. Tout ceci n’est pas sans nous rappeler le quotidien bien difficile et trop souvent tragique des migrants.
Aujourd’hui les échelles de cordes ou métalliques de l’époque laissent la place à un parcours bien sécurisé mais très sympathique. Les plus téméraires peuvent tout de même se rabattre sur la parcours de via ferrata qui lui reste vertigineux. Celles et ceux qui veulent louer du matériel pour ce parcours, peuvent se rendre ici.

Vallée du Doubs …
Nous quittons l’effervescence touristique de ce haut lieu du tourisme régional en longeant le Doubs. Nous rencontrons tour à tour des zones ou la rivière est vive ou à l’inverse très calme. Le sentier est divin. Ces portions laissent place à la méditation et à la rêverie. Nous constatons malheureusement les ravages de l’agriculture productiviste. La présence de mousses et d’algues confirme l’eutrophisation des milieux. Je ne peux m’empêcher de penser aux alertes régulières du collectif SOS Loue sous l’état de nos rivières en région. Amateur des fromages locaux, les réflexions de Sophie sur le sujet m’interpellent … Des articles comme celui ci évoquent de plus en plus régulièrement ce sujet. Le succès du Comté, des fruitières à un impact indéniable sur la qualité de nos rivières et il faut agir, vite …
A Biaufond, nous profitons d’un pause pour reprendre quelques forces. Au lieu dit « La verrerie » c’est une belle source bien claire que nous apprécions. Le temps passe et nous devons nous forcer à quitter la GTJ au niveau du sentier Bonaparte.
Retour sur plateau …
Il nous faut remonter sur le plateau. Pour retrouver les premières maisons de Grand’Combe-des-Bois, nous devons grimper un peu plus de 350 m de dénivelé. Le sentier en lacet est superbe. Nous nous risquons même à pousser un peu notre allure. En haut, la campagne est très belle. Ce secteur en dehors des axes passants, laisse la part belle aux pâtures fleuries, aux belles fermes. A proximité des bâtiments agricoles, nous avons tous des souvenirs de nos enfances respectives qui remontent. Les odeurs, les objets nous rappellent les années passées. En voyant les bidons de lait, j’ai un pensée émue pour mes Grands Parents agriculteurs à côté de Besançon. Une citation écrite sur la porte d’une écurie m’interpelle.
« Les paysans sont sans cesse au travail et c’est un mot qu’ils n’utilisent jamais. »
Anton TCHEKHOW
Un parcours varié qui compte 22 kms pour 700 m de dénivelé.
4 commentaires
Super 👍👍
Merci Djems. Motivée pour nous rejoindre sur une prochaine étape ?
C’est navrant de voir de nombreuses prairies plantées de ray-grass, dans des parcelles où les affleurements rocheux ont du être cassés pour permettre aux engins agricoles de passer.
Bonjour Sophie. Oui tu as raison et l’œil averti arrive bien vite à les détecter.J’ai eu connaissance d’un concours organisé à plusieurs endroits du Massif et qui faisait la promotion des actes vertueux en la matière. Je pense que ceci devrait pouvoir amplifier une démarche tout aussi bénéfique pour les photographes que pour notre environnement. Comme souvent, il faut savoir expliquer. Bonne lecture. Régis
https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/prix-2019-prairies-fleuries-six-exploitations-agricoles-aop-comte-lice-doubs-1684986.html