Je suis passé des dizaines de fois sur la route nationale 5 qui monte en direction du Haut-Jura. A peine après le contournement de Champagnole, la route est dominée par une belle barrière de roche. Je les admire à chacun de mes passages. Je me suis souvent dis qu’il serait intéressant de monter là haut pour découvrir le panorama depuis cette barre rocheuse. Il y a quelques mois nous décidons de partir plusieurs jours dans le Jura, du côté de Champagnole. Nous profitons de ce séjour dans ce Haut-Jura que j’aime beaucoup pour découvrir le secteur et enfin réaliser ce souhait qui trottait dans ma tête depuis bien longtemps, partir à la découverte de ces roches qui constituent le massif du Surmont.
Au départ de Ney …
Après consultation de la carte du secteur (IGN 3326 ET), j’envisage cette randonnée découverte par un parcours en boucle. C’est quand même plus intéressant de procéder de la sorte pour découvrir le secteur. Le plus souvent je retiens ce type d’organisation lorsque je prépare mes randonnées. Nous partirons donc de la commune de Ney, qui jouxte presque celle de Champagnole. L’église de Ney sera un très bon point de départ, avec son petit parking située à proximité.
Nous en profitons pour admirer cette belle et large église Saint Martin avec son haut clocher. Nous longeons quelques belles maisons de pierres qui sont bien fleuries. A la sortie du village, les constructions laissent la place à un joli coin de nature. Le clapotis de l’eau d’une belle fontaine bien rénovée est propice à la détente et à parfaire la sérénité ressentie par ce départ pédestre matinal.
Nous évoluons à un rythme « cool » laissant le cimetière sur notre droite. Le sentier emprunte une petite route de campagne avec peu de circulation automobile. Le paysage est fait de petits bois et de champs ouverts cultivés ou pâturés. Au lieux dit, « La Forge », une belle ferme à pris la place de l’ancienne usine qui profitait de la force de l’eau pour mouvoir les machines. Je suis en admiration devant ce bric à bric champêtre, ces vielles pierres et cette bâtisse et ses toitures complexes.
Au loin, une imposante tour flanquée d’une horloge attire mon regard. J’ai l’impression qu’il s’agit d’un clocher mais je n’en suis pas vraiment sûr. Nous poursuivons jusqu’au village de Cize et nous arrivons vers cette tour étrange après un petit détour pour découvrir Cize. En fait, c’est un clocher magnifiquement rénové qui orne la mairie installée dans une grande bâtisse.
En repartant de Cize pour rejoindre notre itinéraire, nous découvrons la belle barre rocheuse évoquée en début de ce billet. C’est vrai que d’ici, elle parait s’étirer sur plusieurs kilomètres. J’imagine déjà le plaisir de déambuler la haut, au dessus des roches et de pouvoir surplomber Champagnole et ses alentours. Mais avant d’y arriver, il faut songer à gravir le Surmont …
A l’assaut du Surmont …
Nous nous engageons sur une route forestière qui chemine sur les flancs du Surmont. Assez rapidement nous entendons le bruit que génère un engin forestier qui s’active dans la forêt. C’est pour nous le début des difficultés. En effet, le zone est témoin d’une forte activité forestière. Des engins forestiers débardent des troncs de sapins sur plusieurs kilomètres jusqu’au parking à proximité de Cize.
Le chemin forestier est transformé en un bourbier innommable. Des ravines hautes et larges jalonnent le chemin. C’est un supplice important de progresser dans cette boue lourde et collante qui s’agglomère à nos chaussures. Une forme de découragement s’impose à moi … surement ma légendaire patience. La progression est tellement difficile sur ce chemin transformé par les machines et les hommes en chemin de boue. A force de persévérance, nous finissons par dépasser la zone de chantier et retrouver la quiétude de ces forêts jurassiennes que j’aime beaucoup. Ce mauvais passage est finalement vite oublié.
La forêt laisse ensuite la place à un paysage de champs ouverts dominants plusieurs petits villages dont celui baptisé « Le Vaudioux ».
Les souvenirs des mes premières années d’étudiant reviennent à moi. J’empruntai chaque semaine la ligne de train jusqu’à Saint-Claude. Le train s’arrêtait systématiquement dans les champs ou une gare esseulée baptisée « Le Vaudioux » était implantée. En deux ans, je n’ai vu qu’une seule et unique fois un voyageur monter dans le train à cet arrêt : un monsieur pas très bien rasé, avec des bottes imposantes et une large pipe à la bouche … J’avoue avoir été impressionné par ce personnage planté sur le quai sous une forte averse. Mais revenons à la randonnée du jour …
En longeant les pâtures, nous finissons par arriver au sommet du Surmont. Un fort vent accompagne notre arrivée. De la-haut, la vue est imprenable sur la jolie citée de Champagnole et ses villages alentours. Au loin nous découvrons d’autres sommets déjà visités lors d’autres sorties comme le Bulay au dessus de Foncine. Le belvédère du Surmont culmine à 795 m d’altitude.
Sur les crêtes …
La suite du parcours longe le rocher sur plusieurs centaines de mètres. J’ai adoré ce passage même si le vent fort de ce jour là imposait beaucoup de prudence à cause des risques de chutes de branches. J’ai eu l’occasion de découvrir quelques belles orchidées qui s’épanouissent dans ces paysages ou la roche est très présente.
Et pour finir cette randonnée sur le Surmont …
La suite du parcours emprunte le GR de Pays Haute Joux Mont Noir de la région de Champagnole essentiellement dans des zones forestières. A la sortie du bois de Ney, nous découvrons un autre paysage au belvédère de Bénédegand. De là, les plus téméraires peuvent s’élancer en parapente pour découvrir le secteur. Avant de retrouver notre point de départ, un sentier escarpé et équipé permet le retour sur Ney.
J’ai adoré cette portion de sentier un peu plus engagé. Une belle chapelle construite dans une petite clairière juste au dessus du village est propice à un pause régénératrice avant de retrouver le village et le parking du départ. Un parcours d’une quinzaine de kilomètres pour 500 mètres de dénivelé.