C’est le titre d’un roman de science fiction écrit par Margaret ATWOOD en 1985. Le lecteur y découvre l’héroïne principale de cette intrigue : Defred. Cette dernière se retrouve considérée comme une servante écarlate dans la société. Un grand merci à Lulu qui lors d’un séjour après noël 2019, parlait souvent de ce livre et de son adaptation en tant que série. Cela m’a donné envie de lire ce roman. Merci à Manue pour le prêt.
Pourquoi se retrouve t’elle habillée en rouge ?
D’abord, quelques éléments concernant l’intrigue. Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d’esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d’autres, à qui l’on a ôté jusqu’à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse …
Bridée, brimée au simple rôle de la procréation censer sauver cette triste société, Defred songe un moment au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler… Une époque qu’elle a connue avant que l’existence se retrouve complétement chamboulée par quelques fanatiques. Ensuite, en rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté. Ses souvenirs du monde d’avant, restent sa seule raison de vivre … et d’espérer !
Un suspens haletant …
Je dois l’avouer. La lecture de ce roman m’a complétement happée. Je ne suis pourtant par du tout un grand amateur du genre « Science Fiction ». Il faudra pourtant patienter plus dizaines de pages avant de comprendre. Comprendre pourquoi la société est arrivée dans un tel fonctionnement, à une telle extrémité.
A un moment clef du récit, ce dernier oscille entre passé et présent et propulse littéralement le lecteur dans la compréhension. Les mécanismes de soumission mis en place par les décideurs pour priver les citoyens de toutes libertés individuelles sont cruellement expliqués. Le jeu s’éclaire ainsi pour le lecteur sous forme d’une évidente simplicité. La religion a pris simplement le dessus sur la politique. Une dictature misogyne patriarcale est en place ! La suite, elle est connue …
Que dire de ce roman « La servante Ecarlate » :
Dans une période plus que troublée par l’arrivée dans le monde actuel, aux responsabilités de plusieurs leaders politiques asservis à la religion, il y a de quoi vraiment s’inquiéter. Ce livre illustre parfaitement le péril de la liberté. Tout ceci nous rappel tristement le système concentrationnaire mis en place durant la seconde guerre mondiale.
Dans nos sociétés progressistes, Le rôle des femmes est déjà trop souvent mis à mal. Il est ici, dans l’univers de Margaret ATWOOD rabaissé à un triste essentiel. La célèbre citation de Simone DE BEAUVOIR « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant » prend ici encore plus de sens.
En outre, la phrase « Nolite te salopardes exterminorum » qui signifie « ne laissez pas les salopards vous exterminer », est devenue une phrase populaire. Elle représente ce roman. Par ailleurs, Il n’est pas étonnant que ce slogan soit utilisé dans l’Amérique anti Trump. La bas, ce n’est que régression des droits élémentaires …
Des liens avec d’autres romans …
C’est évident. Impossible de ne pas citer ici d’autres romans du genre dont le leitmotiv est la privation des libertés et l’asservissement du peuple. Dans Fahrenheit 451 par exemple, les livres doivent être brulés car ils représentent le questionnement et la polémique contre le pouvoir autoritaire en place. Et que dire du roman de Georges ORWELL, 1984 où un régime totalitaire à pris le contrôle une société auto-centrée sur la surveillance de masse … Où en sommes-nous actuellement ? Posons nous les bonnes questions car nous le pouvons encore.
Lisez et réveillez vous !
Au delà du genre, ce roman doit nous rappeler la richesse que représente notre liberté. N’oublions surtout pas. Celle-ci est toujours menacée. Il est de notre devoir de citoyen de tout faire pour préserver ce trésor. Rien n’est acquis. Par exemple, aujourd’hui, sous prétexte de lutte sanitaire, on tente de nous faire plonger dans des opérations de fichage numérique de masse. Attention aux dérives que tout ceci pourrait générer. Que dire de nos libertés individuelles. Elle seraient ainsi menacées.
Enfin, en guise de conclusion et pour toutes ces raisons, ce livre est un véritable appel à l’éveil des consciences. Mais, c’est aussi et surtout un appel à toutes les formes de résistance contre l’obscurantiste et le fanatisme. Soyons d’une vigilance extrême !
4 commentaires
Tu fais bien de rappeler la citation de Simone de Beauvoir sur les droits des femmes, qui peuvent être malmenés en cette période de confinement. L’accès à l’IVG médicamenteuse a été prolongé de deux semaines en France. Mais ce n’est pas le cas au Texas par exemple.
Ces romans de science-fiction que tu mentionnes nous ont alertés depuis plusieurs décennies des menaces qui peuvent peser sur nos libertés les plus fondamentales. Nous devons rester vigilants, entre autres, sur les mesures de surveillance numérique qui se mettent en place pour enrayer cette pandémie du Covid19 !
Une bonne idée de lecture et un article super fouillé et argumenté comme d’habitude.
Je viens de lire Nemesis de Philip Roth pas mal aussi.il parle d’une epidémie de polio pendant l’été 44 aux Etats Unis à Newark.
Pour les droits des femmes qui peuvent être amputés suite à une crise,nous sommes bien d’accord.Il faut rester vigilant.J’ajoute que ce sont nos droits à tous qui peuvent être remis en cause comme nous n’allons pas tarder à le voir dans les mois qui viennent.Il faudra être combatif et ensemble,les femmes et les hommes.
Merci pour cette idée lecture.
Bonne soirée Régis
Bonjour Eric. Merci de ta réaction. Je note cette belle idée lecture ! Soyons combatif tu as bien raison ! A bientôt.
Je viens d’achever la lecture de La servante écarlate. Tout au long du roman on sent la menace qui pèse sur nos démocraties et nos libertés individuelles. Nous devons rester vigilants ! Dans la postface écrite par Margaret Atwood, celle-ci explique qu’elle s’est donné pour règle de ne rien inventer qui n’ait jamais existé ailleurs ou à une autre époque de l’histoire de l’humanité. Ni de faire appel à aucune technologie qui n’existait pas déjà lorsqu’elle a écrit ce roman, entre 1984 et 1985. Ce qui rend cette science fiction d’autant plus glaçante !