J’ai littéralement dévoré en quelques jours seulement « Les yeux en face des trous » écrit par l’auteur de notre (grande) région Henri VINCENOT. Mon Papa me parle souvent de cet auteur local et j’avoue qu’habiter à proximité d’une rue portant son nom ma fortement incité à me plonger dans un de ses ouvrages.
Qui est cet auteur ?
Henri est un Bourguignon né à Dijon en 1912 en plein dans le quartier de la Gare. Sa famille est cheminot et cela va fortement influencer sa vie donc son œuvre. Ses deux grands pères étaient des compagnons du devoir. Il sera initié à cette philosophie. Il deviendra progressivement un contemplatif des beautés de la nature. C’est ainsi qu’il va multiplier les découvertes en pleines natures comme la connaissance de la faune, de la flore, de l’apiculture. En se promenant dans les forêts bourguignonnes il va découvrir un charmant hameau en ruines. Adolescent à ce moment là il jurera d’y finir sa vie … Il tiendra parole car il restaurera avec patience ces maisons pour finir par y vivre, bien loin de la vie parisienne trépidante qu’un auteur à succès connais là bas …
Henri est brillant dans ses études. le jeune Henri débute sa carrière professionnelle aux PLM. il va fini rapidement par conclure que ce métier trop bureaucrate n’est pas fait pour lui. Il va chercher l’évasion dans les voyages, mais surtout dans l’écriture. Il commence par le journalisme pour un journal ferroviaire « Notre métier » puis pour la « Vie du Rail ».
En 1944 il est arrêté par la GESTAPO. Il arrive malgré tout à s’échapper et il va finir par se cacher dans les montagnes bourguignonnes.
A la libération il s’engage dans le théâtre avec plusieurs mises en scène et dans la réalisation de plusieurs expositions, mais c’est en 1952 qu’il se lance dans l’écriture de plusieurs romans. En 1967 il s’installe à plein temps en Bourgogne pour y vivre une retraite très active avec famille, jardinage et poursuite de la rénovation de son hameau.
De l’ombre vers la lumière …
C’est en 1976 que le grand public le découvre après un passage dans la célèbre émission culturelle de Bernard PIVOT. Il va achever sa vie en 1985 après une vie bien dense et particulièrement créatrive.
Son œuvre …
Elle est profondément marquée par le Bourgogne. Les personnages qui font ses romans parlent cette belle région avec l’accent si caractéristique des campagnes bourguignonnes. Dans toutes ses œuvres résonnent plusieurs messages sur le poids de la tradition, de l’histoire et de la ruralité. C’est surtout de la défense de la ruralité dont il s’agit.
Et dans « Les yeux en face des trous » ?
Nous somme exactement dans cette thématique avec ce roman. Jefkins est chassé de ses terres en Bourgogne par une compagnie pétrolière. Commence donc pour lui et sa famille une longue errance dans les villes. Fini les travaux des champs, pour Jefkins l’heure est à l’embauche dans des immenses usines aseptisées ou la parcellisation du travail est à son comble. Rien à voir avec cette « civilisation lente » que prône Henri VINCENOT.
Jefkins est l’image type du prolétaire des champs vivant une existence simple et heureuse qui est contraint de devenir un prolétaire citadin. Durant ses aventures et ses expériences multiples il va côtoyer des personnages particuliers comme cet ingénieur qui refuse son statut se positionnant en Saint Vincent de Paul sauveur des plus malheureux.
Il va donc errer d’usine en usine côtoyant partout le même modèle lisse qui asservi les hommes. Mais Jejkins a connu la liberté dans ses verts pâturages et dans ses forêts du Morvan. Ces souvenirs gravés dans sa mémoire seront ils des déclencheurs pour un retour à l’essence même de ce qui fait son bonheur ?
2 commentaires
Tu donnes envie de découvrir cet auteur !
Hello Sophie ! Message reçu 🙂