Illustration de Clémence Mira parue dans le numéro 70 de la revue Socialter.
L’écologie est en train de se faire dépecer. Ce n’est pas une formule, mais un constat implacable. Dans son numéro 70, Socialter démonte les rouages d’une offensive systématique : celle qui vise à enterrer toute ambition écologique au profit du béton, du profit et de la complaisance envers les pollueurs. Ce numéro, c’est une sirène d’alerte. Et il serait criminel de ne pas l’écouter. L’excellente revue Socialter est régulièrement évoquée sur ce blog.
Le « backlash écologique » désigne une réaction négative, un « retour de bâton », face aux politiques et aux discours liés à la transition écologique. Il se manifeste par un rejet de certaines mesures environnementales, un ralentissement des engagements pris, voire une remise en question des enjeux écologiques
Les signaux sont clairs : après des années à reconnaître du bout des lèvres l’urgence climatique, la machine politico-industrielle est repartie à l’assaut. Lobbies économiques, élus de tout l’échiquier politique — du centre à l’extrême droite —, médias aux ordres : tous avancent ensemble, méthodiquement, pour grignoter les protections de l’air, de l’eau, des sols. Le droit de l’environnement, pierre angulaire des luttes écologistes, est méthodiquement désossé.
Au cœur du numéro, une tribune puissante signée par 76 avocats et juristes : « Le droit de l’environnement est mort, vive le droit à polluer ! ». Ces voix dénoncent ce que beaucoup pressentaient : les lois sont vidées de leur substance, les procédures raccourcies pour étouffer la contestation, les régularisations après coup légalisent l’illégal. C’est une véritable contre-révolution juridique au service de ceux qui détruisent.
Socialter ne se contente pas d’analyses abstraites. Le magazine met des noms, des lieux, des chiffres sur les reculs :
• Bétonisation accélérée et loi ZAN sabotée.
• Destruction d’écosystèmes au nom de « projets verts » qui n’ont de vert que la peinture.
• Pompage excessif des nappes phréatiques, mettant en péril notre futur hydrique.
• Inégalités environnementales accrues, où les plus pauvres respirent l’air le plus sale, boivent l’eau la plus polluée et vivent au plus près des nuisances.
Ce numéro pointe aussi le front idéologique : le dénigrement constant de l’écologie, décrite comme punitive, élitiste, « wokiste » ou hors-sol. Cette guerre culturelle n’est pas un accident : elle sert à justifier le recul des politiques publiques, en transformant l’urgence climatique en problème secondaire, voire en nuisance.
Socialter ne parle pas depuis une tour d’ivoire : il donne la parole à celles et ceux qui luttent sur le terrain, dans les prétoires, dans les associations. Ce numéro est une boîte à outils pour comprendre la mécanique de l’anti-écologie et pour mieux la combattre.
Oui, les attaques sont réelles et puissantes. Mais partout, des résistances s’organisent. Dans les villages, les villes, les campagnes, des collectifs bloquent des projets inutiles, des juristes montent au front, des citoyen·nes reprennent le contrôle. Ce que ce numéro nous dit, c’est que la partie est loin d’être perdue.
L’écologie n’a pas besoin de spectateurs, mais de bâtisseurs. Et chacun de nous peut en être.
En arrivant à Radium Hot Springs, on a la sensation de découvrir une petite ville…
Publié à titre posthume, le recueil La rose détachée et autres poèmes rassemble les ultimes…
Dans ce quatrième numéro, la revue Fracas braque ses projecteurs sur une réalité à la…
n 2024, la journaliste d’investigation Inès LERAUD, connue pour ses enquêtes sur les algues vertes…
Dans « Perspectives terrestres ». Scénario pour une émancipation écologiste aux éditions du Seuil et publié récemment…
Située au Canada dans la province de l’Alberta, aux portes des Rocheuses canadiennes, Calgary est…