La surveillance de masse qui détruit l'humanité (source MIB).
Dans « Technopolice : Contrôle et surveillance à l’ère numérique » ouvrage publié aux éditions Divergences, Félix TREGUER explore la montée en puissance des technologies de surveillance dans les sociétés contemporaines. L’ouvrage s’articule autour de l’idée que la prolifération des dispositifs de surveillance n’est pas un phénomène isolé, mais le résultat d’une alliance complexe entre les autorités publiques, les entreprises privées et les avancées technologiques.
Félix TREGUER commence son livre par un retour historique sur l’évolution des dispositifs de surveillance, montrant comment des technologies telles que les caméras de vidéosurveillance, les drones, la reconnaissance faciale, et les logiciels de contrôle des données personnelles se sont progressivement imposés dans l’espace public et privé. Créant une sorte d’ambiance propice à la peur, les industriels surfent sur ces peurs pour déployer leur arsenal. Les politiques et décideurs locaux imaginant que les outils vont leurs apporter des solutions, plongent bien simplement dans cet attirail d’outils sécuritaires dépensant par la même l’argent public pour des résultats bien médiocre. Les seuls gagnants restent les industriels du secteur.
L’auteur analyse comment ces outils, initialement conçus pour des usages militaires ou sécuritaires, ont été adaptés à des fins de gestion urbaine, de contrôle des populations, et de prévention des infractions pour s’immiscer au plus près de nos vies et de nos existences.
L’ouvrage aborde également les implications politiques et sociales de cette technopolice. L’auteur, Félix TREGUER met en lumière les risques pour les libertés individuelles, en insistant sur la banalisation de la surveillance de masse et l’érosion de la vie privée. Nous constations un net recul de ces dernières, à travers l’arsenal à disposition des autorités et qui est de plus en plus consistant.
Il soulève des questions cruciales sur la transparence des dispositifs, le consentement des citoyens, et le rôle des grandes entreprises technologiques dans la collecte et l’exploitation des données. Ce dernier met en évidence qu’en faite, le débat autour de ces notions est peu ou pas du tout présent : les avancées technologiques à un rythme effrénées participent à démoder rapidement les arguments qui devraient pourtant pouvoir organiser des réflexions et éclairer la société sur les usages de ces technologies.
Enfin, « Technopolice » propose une réflexion sur les formes de résistance possibles face à cette emprise technologique. L’auteur évoque des initiatives citoyennes, des mouvements de contestation, ainsi que des cadres juridiques visant à encadrer l’usage des technologies de surveillance.
Par exemples, Félix TREGUER explore les multiples formes de résistance face à l’extension des dispositifs de surveillance technologique dans l’espace public. Il documente ces résistances comme faisant partie d’un combat politique et social contre l’État sécuritaire et ses partenaires industriels. Voici les principales formes de résistance évoquées :
TREGUER met en avant des luttes locales contre l’installation de dispositifs de surveillance comme celles engagées par des collectifs de riverains, associations locales, ou militants écologistes qui s’organisent contre les caméras, la reconnaissance faciale ou les drones.
Ces mobilisations ont parfois permis de freiner ou bloquer des projets de vidéosurveillance intelligente : par exemple : opposition à la vidéosurveillance algorithmique à Marseille, à Nice, ou à Saint-Étienne.
Des organisations comme La Quadrature du Net (dont l’auteur est cofondateur) utilisent le droit pour contester légalement les dispositifs : recours contre les arrêtés municipaux installant des caméras sans justification. ou saisines de la CNIL ou du Conseil d’État contre l’usage abusif de technologies comme la reconnaissance faciale ou les drones.
Organisées sous forme d’actions de communication, tractages, réunions publiques, publications de rapports citoyens pour informer la population des enjeux de surveillance algorithmique.
La Contre-surveillance & détournement … Certains militants adoptent des pratiques de contre-surveillance ou de sabotage symbolique en utilisant le masquage ou peinture de caméras ou par détournement artistique des dispositifs (ex. : interventions urbaines ironiques ou provocatrices).
L’usage de vêtements ou accessoires anti-reconnaissance faciale est également possible.
Ceci se matérialise par des alliances entre chercheurs, militants, juristes et associations. Ici l’auteur Félix TREGUER souligne l’émergence de réseaux de résistance connectant différentes luttes : libertés numériques, droit à la ville, luttes écologiques, etc .. Ces réseaux permettent un partage d’expertise et des stratégies communes face à l’expansion de la technopolice.
Mais également par la Production de savoir critique en insistant sur la nécessité de documenter, analyser et comprendre les dispositifs techniques. Les résistances passent aussi par une contre-expertise des outils sécuritaires. C’est là que le savoir devient un outil de résistance.
Félix TREGUER montre que les résistances à la technopolice sont plurielles, locales, collectives, et souvent créatives. Elles combinent actions juridiques, militance de terrain, éducation populaire et alliances transversales, dans une perspective de défense des libertés publiques et de reprise démocratique de l’espace urbain.
À travers une analyse rigoureuse et documentée, Félix TREGUER invite dans son ouvrage « Technopolice » à une prise de conscience critique des enjeux liés à la surveillance technologique, soulignant la nécessité d’un débat démocratique sur ces questions cruciales pour l’avenir des sociétés démocratiques.
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