Pas un jour sans que l’on nous martèle la grande désaffection des consommateurs pour les hypermarchés. Ces grandes « usines à vendre » dont la surface est supérieure à 2500 m carrés apparaissent dans les années 1930 aux États-Unis et arrivent en Europe à partir de 1950.
Un choix urbanistique …
Contribuant à considérablement enlaidir notre pays par leurs apparences standardisées, ces magasins ont su drainer dans leurs entourages un nombre important d’autres magasins franchisés divers et variés. Pas une ville en France de taille moyenne n’y échappe. Ces zones commerciales laides sont construites souvent autour des hypermarchés. Qu’elles soient localisées à Dunkerque, Toulouse ou Gap, le résultat urbanistique et environnementale est un zéro pointé !

Encourageant un commerce motorisé où la voiture est reine, au grand damne des petits commerçants de centre-ville où quelque rares survivants arrivent encore à subsister. Mais une tendance de fond et positive semble apparaitre. En effet, ces grandes chantres de la sur-consommation où tout est grand ne semble plus du tout avoir la bénédiction des consommateurs. Ces gigantesques hypermarchés sont devenus bien trop grand …
Les hypermarchés sont ils en crise ?
Alors c’est la crise chez ces géants ? Ils se demandent maintenant comment faire revenir le chaland. Et surtout comment pouvoir toujours continuer à amortir des coûts gigantesques de telles installations que cette inflation des mètres carrés à généré depuis 60 ans depuis que ce mode de consommation à la mode s’est développé dans notre pays.
Un passage au Géant ou autre « Carrouf » du coin nous amène tous à constater que même si les rayons sont bien garnis, les allées elles, sont bien clairsemées. Les professionnels du secteur constatent une baisse de 3,3% du chiffre d’affaire généré par les enseignes sur les 8 dernières années et ceci devrait s’accentuer.
Des tentatives de reconversion …
Alors oui, les consommateurs sont maintenant plus pré-occupés par les questions environnementales. La frugalité, les circuits courts, le bio et leur pouvoir d’achat, … sont les sujets chauds du moment. Ces grandes enseignes ne sont pas du tout sur cette longueur d’onde avec ce modèle directement venu de l’ancien monde. Certaines enseignes se lancent dans la cession de magasin pour réduire la voilure et d’autres cherchent à se ré-inventer en se recentrant prioritairement sur l’alimentaire, laissant ainsi le champ libre à Amazon sur le non-alimentaire …
Pour occuper l’espace, des enseignes s’engagent vers plus de service pour leurs clients … dans un esprit « market place ». D’autres réfléchissent à la manière de ré-employer les surfaces libérées. En les utilisant pour faire … du logement, des data centers, … pourquoi ne pas y faire revenir la nature ? Les collectivités devraient s’emparer de ces questions stratégiques. Elles doivent stopper immédiatement les nouveaux projets ainsi que les projets d’extension des zones commerciales.
Opération « GreenWashing’ en vue …
Toujours est il que la grande distribution est à l’affut de bonne ou de mauvaise recette. Elle cherche surtout à reverdir son positionnement afin d’endiguer la chute ou éventuellement en essayant de faire revenir ses clients. Le virage est difficile à négocier mais l’appui des publicistes ou des meilleurs agences de marketing est largement mobilisé.
Alors chers consommateur ne soyons pas dupe d’une volonté de verdissement louable et tendance. Tout ceci cache bien mal un modèle à bout de souffle. Il faut profondément le revoir, l’atténuer voir le faire disparaitre à court et moyen terme.
A l’image de cette récente campagne de publicité ou l’on voit sur une excellente musique de Kid Francescoli un groupe de jeune gens s’amuser avec un bon vieux caddie symbole premier du monde de la grande consommation. C’est cet objet que l’on voit garé par centaines sur le parking des hypermarchés.
Ce dernier est balloté, de main en main, à la limite de verser … Son apparence rouillée le ringardise à l’extrême dans un environnement fait de parking et d’une vielle zone qui semblent abandonnées. Après avoir servi quelques secondes comme d’un jeu à 4 roues, nos 4 jeunes acteurs déposent à la poubelle cet objet, symbole du passé. Le groupe de jeune gens se dirige ensuite vers une belle étendue d’eau. Elle est bordée de forêt symbole d’un environnement naturel protégé. Pour le spectateur engagé que je suis, la chute est forte puisque cette publicité n’est pas pour … une réseau de magasin bio ou de petits commerçants comme l’on peut s’y attendre, mais pour … Aldi … Je vous laisse juger de cette tentative flagrante de « greenwhasing » dont les publicitaires sont maitres.
Changer nos habitudes … oust les hypermarchés.
Pour conclure, de mon côté je ne suis pas dupe d’une telle tentative de récupération et qui me conforte dans ma volonté de moins en moins fréquenter la grande distribution. La jeunesse intelligente appréciera aussi l’instrumentalisation de son image et de sa prise de conscience au profit d’une telle enseigne. L’orientation de notre pouvoir d’achat est la meilleure arme dont nous disposons pour faire bouger les lignes ! Alors … soyons intelligent dans nos actes et nos achats !